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Différentes approches (selon MEIRIEU)
I.Différenciation au niveau des outils
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II. Différenciation au niveau des démarches
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III. Différenciation dans le degré de guidage
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IV. Différenciation dans les types d’insertion socio-affective
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V. Différenciation dans la gestion du temps
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N'utilisez pas plusieurs leviers en même temps
Evaluation
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Il s'agit de prévoir une évolution dans l'évaluation. Exemple en 6ème. On peut imaginer une planification évolutive des évaluations. En début d'année, on prépare les contrôles avec les élèves, et au fur et à mesure de l'année, on introduit des questions non préparées.
Voir la page sur l'évaluation
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L'intérêt est de montrer aux élèves, pourquoi il faut des évaluations sommatives. |
Comment enseigner le découragement en 5 minutes
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Par Lucien Marboeuf, professeur des écoles, publié le 6 mai 2015/
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Je suis tombé sur une vidéo très intéressante qui tourne pas
mal sur les réseaux sociaux ces derniers jours. On y voit Charisse
Nixon, prof de psychologie à la Penn State Behrend (Pennsylvanie),
proposer un exercice très simple à ses étudiants.
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Chacun d’eux reçoit une feuille sur laquelle figurent trois
mots et doit trouver une anagramme pour chaque mot. Dès qu’ils ont
trouvé la première anagramme, les élèves doivent lever la main.
Très rapidement, la moitié de la classe trouve, lève la main,
laissant l’autre moitié perplexe. La prof demande de passer au
deuxième mot, là aussi la moitié de la classe trouve très vite et
lève la main, pendant que l’autre moitié est de plus en plus
dépitée
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La suite, je vous laisse la découvrir ici (la vidéo n'est pas
très longue)
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« J’avais perdu confiance en moi »
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Tout l’intérêt de cette petite expérience réside dans le
fait que le troisième mot est le même pour tout le monde. Pourtant,
seuls les élèves qui avaient les anagrammes faciles trouvent
l'anagramme, aucun élève à qui on avait donné deux premiers mots
impossibles ne trouve le troisième.
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« Repensez à ce qui c’est passé en vous, quand vous avez vu
ceux à droite lever la main car ils avaient résolu l’exercice.
Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?
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- Je me suis senti stupide.
- J’avais envie de partir.
- Je me sentais encore plus confuse.
- Frustrée…
- J’ai perdu confiance en moi.
- … Vous venez de faire l'expérience de l’impuissance
apprise, conclut C. Nixon. »
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L'impuissance apprise
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Ce que Charisse Nixon vient de mettre en évidence de manière
spectaculaire est l’impuissance apprise (parfois désignée sous le
terme de résignation acquise) traduction française du Learned
Helplessness théorisé par le psychologue comportementaliste
américain Martin Seligman, un des premiers à s’intéresser aux «
modifications comportementales induites par l’exposition à
l’incontrôlabilité ». Dans les années 60-70, Seligman montre
qu’un animal exposé à de petites décharges électriques
incontrôlables s’enfonce dans l’apathie et la résignation et ne
discerne plus les moments où il peut contrôler la situation. Le
sujet intègre durablement que ce qui lui arrive est indépendant de
son comportement, ce qui a trois conséquences :
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- il a du mal à comprendre qu’il peut avoir prise sur les
événements (déficit cognitif)
- sa motivation baisse fortement, il n’émet plus de
réponses volontaires (déficit motivationnel)
- il s’enfonce dans une forme de dépression (déficit
émotionnel)
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Chez l’homme, des comportements similaires sont observés, à
quoi il faut ajouter : de la frustration, de l’agressivité dans
certains cas, de l’abattement et une chute de l’estime de soi la
plupart du temps, surtout si le sujet observe que d’autres
parviennent à faire ce qui lui échappe. L’homme développe aussi
des stratégies spécifiques : puisqu’il est mis en situation
d’échec, il minimise son investissement personnel dans la suite de
l’expérience, afin de pouvoir expliquer un nouvel échec par un
manque d’efforts plus que par un manque de capacités.
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Le psychologue canadien Marc Vachon estime que l’impuissance
apprise repose sur trois caractéristiques :
- le sentiment que la situation est permanente, ce que
trahit l’utilisation de mots comme toujours, jamais, personne, etc.
« Je n’y arriverai jamais ! »
- le sentiment d’être victime, que l’on retrouve dans
des phrases telles « Ce n’est pas ma faute ! Je n’y peux rien. »
- le sentiment d’envahissement : tous les secteurs de
notre vie sont affectés par le changement.
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Résignation et échec scolaire
Pour ce qui nous concerne, l’impuissance apprise est une
manifestation psychologique que l’on retrouve fréquemment à
l'école, dans les situations d’échec scolaire.
Tout enseignant aura reconnu, dans les termes décrits ci-dessus,
l’élève en difficulté qui s’enfonce petit à petit dans la
certitude qu’il n’est pas capable, qu’il n’y arrivera pas,
qu’il a beau essayer, les résultats viennent montrer son
incapacité à comprendre, à faire, à essayer, à oser. Son
estime de soi est mauvaise, voir les autres réussir renforce ces
sentiments. Son degré de motivation est fluctuant, dans le meilleur
des cas ; il « s’évade » dès qu’il peut, se soustrait au
groupe dont il se sent de facto exclu. Il peut s’enfermer
dans une attitude physique de renoncement, de fatigue continuelle.
Afin de rétablir l’équilibre psychologique interne, il peut
développer des comportements agressifs, voire violents,
envers ses pairs et / ou l’adulte.A mesure qu’il grandit,
l’impuissance apprise s’enfonce profondément en lui, plonge ses
racines là où elle sera bientôt hors de portée, comme inscrite
définitivement dans son ADN d’écolier.
Comment lutter contre l’impuissance apprise, alors ?... On
perçoit, à travers l’explication du phénomène, quels peuvent
être les leviers : la confiance en soi, l’estime de soi, donc
la valorisation, notamment face au groupe, la nécessité de
réussir régulièrement et de ne pas être confronté
continuellement à l’échec, donc la différenciation, le
maintien par l’enseignant d’une attitude résolument positive et
notamment la maîtrise par l’enseignant de son discours et du
vocabulaire employé, le travail en petits groupes fondé sur
l’étayage par les pairs…
Et, quoiqu’il arrive, une attitude bienveillante, ce qui
est plus facile à dire qu’à faire en toute occasion, car
l’enseignant peut aussi se sentir démuni, agacé, … impuissant.
Mme GIRAULT
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Copyright (c) 2014 groupe de réflexion différenciation pédagogique. M BATON
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